Festival de Musique de Wissembourg
Hier soir, le Festival International de Musique de Wissembourg offrait un moment de pure grâce avec le récital du pianiste Nikita Mndoyants, familier des lieux et véritable architecte sonore. Dans l'écrin feutré de la Nef, il a ouvert son programme par neuf sonates de Scarlatti, miniatures ciselées comme des joyaux baroques, où la virtuosité se mariait à une danse intérieure, délicate et solaire. Puis, tel un voyage vers l’abîme et la splendeur, il a plongé l’auditoire dans l’univers démesuré de Rachmaninov. Les neuf Études-Tableaux de l’opus 39, sombres fresques habitées d’ombres et de fulgurances, prirent sous ses doigts une dimension presque orchestrale, alliant puissance et lyrisme. Ovationné, Mndoyants offrit ce concert, à la fois confession intime et déferlante symphonique, à la mémoire de son père Alexander Mndoyants, disparu il y a un an.