L'Odeur de la Guerre - Julie Duval - Théâtre de Haguenau

Mardi 25 février, Julie Duval a métamorphosé la scène du Théâtre de Haguenau en un ring de boxe, où la confrontation avec soi-même devient un hymne vibrant à la vie. L'Odeur de la Guerre, son seule en scène prodigieux, dévoile l'histoire de Jeanne, une enfant de Fréjus qui découvre le monde dans ses contrastes, entre l'éclat de ses premières découvertes et l'ombre de ses blessures. Grandissant dans un foyer patriarcal entre Laurence, sa mère et Tonio, son père qui l'initie à la boxe, Jeanne traverse l'amertume du harcèlement scolaire, découvre les premières amours qui n'en sont pas et les contrariétés domestiques. Dans la boxe, elle trouve un exutoire à sa colère, un moyen de lutter contre un univers trop étouffant.

Sa quête de soi la mène à Paris, où elle croise Francesco, patron d'une salle de boxe, et Sam, passionné de théâtre. Au croisement de ces deux univers, elle s'approprie son corps, append à s'aimer et se réconcilier avec son être profond.

Lors d'un voyage en Thaïlande, une maxime s'invite dans son esprit : " Celui qui plante une laitue, ne la gronde pas si elle ne grandit pas bien". Dès lors, en prenant soin de sa laitue, en retirant les petits cailloux de ses chaussures, Jeanne se métamorphose, rayonnante de lumière et de sérénité. La boxe, autrefois violence brute, se transforme en une danse émotive, une chorégraphie intime qui touche le coeur du public comme un uppercut d'émotions.

Par son jeu époustouflant de Julie Duval transcende les personnages de son récit avec une profondeur saisissante, entraînant les spectateurs dans l'intimité de son vécu. Elle distille la douleur, la passion et l'humour, dans un équilibre parfait. L'Odeur de la Guerre, cette fragrance de camphre et de sueur qui imprègne les salles de boxes, flottait dans l'air comme l'écho d'un combat intérieur devenu art.

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